vendredi 26 septembre 2014

Quand l’outarde fait l’autruche




Quelques impressions de mon passage cette semaine à Winnipeg, à l’occasion du Festival Livres en fête.


Quand l’outarde fait l’autruche
En ballade le long de la rivière Rouge, j’ai ri de voir les outardes faire l’autruche, en s'enfouissant le bec dans les plumes.  Je suis convaincue qu’elles font exprès, ces bernaches, de laisser leur caca d’oie au beau milieu du sentier, pour se venger des  touristes emmerdants qui les prennent en photo.


Bravo Monsieur le directeur
Avant de m’envoler vers le Manitoba, j’ai écrit à l’école Pointe-des-Chênes, à Ste-Anne, pour m’assurer que les classes avaient bien un projecteur multimédia.  Le directeur lui-même me répond et m’écrit : « On a hâte de vous recevoir chez nous. »



Lors de mon passage à son école, ce directeur a assisté à ma présentation au complet (une heure!).  En dix ans d’animations, j’ai rarement vu des directeurs d’école prendre le temps de s’asseoir et d’écouter l’auteure…  J’en ai déjà parlé ici.  Merci (et bravo!) Raymond Laflèche, de votre intérêt et votre engagement pour la promotion de la lecture. 

Bourrons les rayons
Les élèves et l’équipe d’enseignants de l’école Pointe-des-Chênes font une levée de fonds pour renflouer leur bibliothèque.  Leur objectif : 25 000$.   J’adore le nom de leur opération levée de fonds : Mission Bourrons nos Rayons




Précieuse spontanéité
Après mon animation à l’école LaVérendrye, je suis restée à placoter un peu avec l’enseignante.  Au moment où je partais,  la dame m’a dit merci et m’a serrée dans ses bras.  Les petits viennent souvent me faire des câlins après une animation alors ça ne m’étonne plus. Mais sur le coup, le geste de cette enseignante m’a surprise... et ravie. La spontanéité chez les adultes : si rare et pourtant si belle.


Walmart maintenant éditeur?
Bien des élèves s’imaginent que l’auteur publie lui-même ses livres et ne connaissent donc pas le métier d’éditeur.  J'ai donc posé la question suivante dans une classe de septième année : où est-ce que l’auteure envoie son manuscrit quand il est prêt à être publié?  Une fille lève la main et répond, le plus sérieusement du monde : Chez Walmart.


Rigoler avec sa concurrente
On ne s’était jamais rencontrée et on est en compétition pour le même prix.  Un GROS prix.  Mais ses livres m’intéressaient et je soupçonnais que derrière l’auteure se cachait une femme fascinante.  On n'habite pas la même ville et voilà qu'elle se trouvait à Winnipeg en même temps que moi. J’ai tergiversé : je l’appelle ou je l’appelle pas? Finalement, j’ai osé l’appeler.  Et elle a dit oui.  Devant un plat de pâtes aux crevettes arrosées de Merlot, on a parlé voyages, écriture, prix littéraires, tenue de gala (elle a déjà la sienne…)  Une conversation en feu roulant. Et on a rigolé comme deux écolières. Quel vif plaisir, quel cadeau inattendu que ces complicités nouées avec une auteure agitée par les mêmes doutes et les mêmes élans…  Hé, Élizabeth Turgeon, on va récidiver hein? 

Poutine record
En faisant une animation dans une école sur La plus grosse poutine du monde, on m’apprend que c’est le Manitoba (désolée le Saguenay…) qui détient désormais le record Guinness de la plus grosse poutine du monde. Ça s’est passé à Brandon, le1er juillet 2014.  Une poutine de 1 949 livres!


lundi 22 septembre 2014

Mettre un manuscrit à la poubelle... douloureux apprentissage



Ça donne quoi de fouetter un cheval mort?
Rien du tout.
Rien de rien.
Rien pantoute.
Ça donne quoi de s’acharner sur un mauvais manuscrit?
Rien du tout.
Rien de rien.
Rien pantoute.

Mais c’est dur (DUR!) d’admettre que son manuscrit ne sera jamais bon.
D’admettre que le cheval est mort.

Il a bien ces mots d’encouragements d’une amie auteure, qui a franchement (et courageusement) critiqué mon texte médiocre : « Un manuscrit qui n'aboutit pas en livre publié, ça compte dans notre 10 000 heures. C'est un tremplin vers une autre histoire. » 


N’empêche.
Ça écorche de mettre un manuscrit à la poubelle.
À cause du temps investi.
À cause de la sueur suée.
À cause de l'espoir gonflé.
À cause des images imaginées.


Mettre un manuscrit à la poubelle.
Un mal parfois nécessaire.
Un douloureux apprentissage.