vendredi 9 décembre 2011

Raconte-moi l’Ontario français


Je redécouvre le drame des jumelles Dionne.

Photo: JFowler.

Je tombe en contemplation devant les couleurs du lutin des tourbières.


Je comprends maintenant pourquoi on nous appelle des frogs, nous les Francophones.


Je m’ébahis devant les exploits de ce jeune alpiniste aussi courageux que discipliné.

Voilà ce que j’apprends, et bien plus encore, en écrivant mon tout premier documentaire. Moi qui croyais bien connaître ma province, je ne cesse de découvrir des secrets bien cachés… Raconte-moi l’Ontario français sera publié l’automne prochain aux Éditions l’Interligne.

mercredi 7 décembre 2011

« Si vous écrivez un livre pour faire de l’argent, vous serez déçu »


Il y a cinq ans, Seth Godin, gourou américain du marketing, publiait ses conseils aux écrivains. Il les rappelait récemment sur son blogue. Les conseils (et constats) sont toujours aussi actuels.

Voici ma traduction-maison de quelques-unes de ses suggestions. Pour l’intégrale, c’est ici et ici.

1- N’ayez pas d’attentes élevées. Les auteurs les plus heureux sont ceux qui ont le moins d’attentes.
2- L’édition de livre est un « hobby organisé » et non pas un commerce. Si on pense au temps investi par les auteurs et les éditeurs, le retour sur le rendement est épouvantable. Si vous écrivez un livre pour faire de l’argent, vous serez déçu.
3- La couverture du livre est plus importante que vous pensez. Si la couverture n’était pas importante, vous n’auriez pas besoin d’un livre. Il vous suffirait d’envoyer le texte aux gens par courriel.
4- La promotion efficace d’un livre par un éditeur n’existe pas. Bien sûr, les éditeurs ont fait la promotion de Harry Potter ou de Freakonomics. Mais sur les 75,000 titres publiés l’an dernier aux États-Unis, probablement seulement une centaine d’entre eux ont bénéficié d’une promotion efficace des éditeurs. Cela laisse un grand vide côté promotion, qui doit être rempli par l’auteur.
5- Si vous ne faites pas la promotion de votre livre, personne ne le fera.
6- Le meilleur moment pour commencer la promotion de votre livre, c’est trois ans avant sa sortie. Trois ans pour se bâtir une réputation, de la crédibilité, un blogue, un réseau de supporters.
7- Conseil aux auteurs: méfiez-vous toujours des conseils gratuits. Ils valent ce qu’ils ont coûté.

lundi 5 décembre 2011

Ce petit rouquin que je n’arrive pas à oublier…


Dans une école, il y a quelques semaines, les enfants me demandent comment j’ai eu l’idée d’écrire Mon papa ne pleure pas. Je leur raconte. Puis je leur demande : Combien ont déjà vu leur papa pleurer?

Les réponses fusent dans un beau désordre.
Moi!
Pas moi!
Moi j’ai vu ma maman pleurer!
Moi mon frère pleure tout l’temps!


Puis un petit rouquin lève la main et dit : Moi, ma mère a pleuré quand Steve l’a pris par le collet et l’a frappée contre le mur.

Minute blanche. Silence. Je regarde l’enseignante, espérant qu’elle me souffle une réponse. Non, rien. Est-ce mon imagination ou elle évite mon regard?

Plusieurs autres élèves ont les mains levées, veulent donner leurs commentaires ou poser leurs questions. Je me tourne vers eux, sans répondre au petit rouquin. Bonjour la lâcheté.

Puis la cloche sonne, les enfants réclament des signets autographiés, il y a le livre à faire tirer, celui-ci veut me montrer son dessin, celle-là veut me raconter l’histoire qu’elle a inventée avec sa meilleure amie… Bref, dans la bousculade du départ, j’oublie le petit rouquin. « J’oublie » aussi de parler de sa déclaration à l’enseignante. Rebonjour la lâcheté.

Ça s’est passé il y a quelques semaines mais je n’oublie pas le petit rouquin.
A-t-il besoin d’aide?
Sa maman a-t-elle besoin d’aide?
Est-ce un « cas » qu’il faudrait rapporter?
Faut-il intervenir pour prévenir?

Mais il y la crainte d’avoir l’air ridicule ou de passer pour une fouineuse.
Sans compter ces phrases toutes faites qui remontent si facilement à la surface:
« Mêle-toi de tes affaires. »
« C’est-pas-ta-djob-de-t’occuper-de-ça »
« L’enseignante va sûrement y voir ».
C'est qu'elles viennent vite les excuses pour se défiler…

Je rêve d’un géographe qui créerait une carte détaillée, avec des bornes clairement délimitées, qui indiquent à quel moment il faut franchir la frontière de l’abstention pour aller du côté de l’engagement.