vendredi 30 décembre 2011

Retour sur 2011

La nouvelle année nous souffle déjà dans le cou… alors avant de faire sauter le bouchon du champagne à minuit, petit retour sur quelques billets de blogue de 2011. Moments à surligner sur le calendrier des souvenirs.


A-t-il tué un mouton ce matin?
Ce billet, pas tellement pour le texte mais pour les images de ces paysages d’Éthiopie. Chaque photo déclenche chez moi une attaque de nostalgie.



Se révolter du malheur des autres lui a-t-il coûté son propre bonheur?
Celui-ci parce que je m’ennuie, tellement, mais tellement, de son indignation, toujours si éloquemment exprimée dans le Devoir du samedi.

« Le bibliothécaire aime les livres comme le matin aime la mer »
Parce que cet honneur reçu des bibliothécaires de Montréal m’a donné un formidable élan.


Raconte-moi l’Ontario français
Ce livre, presque terminé, a été source inégalée de plaisirs et de découverte. Mon premier documentaire qui m’a fait découvrir et redécouvrir ma province.

Le meilleur de Philippe Béha mais pas le pire
Cette entrevue, car j’admire l’esprit vif, l’humour, l’optimisme et la générosité de Philippe Béha. Et son talent aussi, évidemment.

L’écriture, c’est comme l’ascenseur
Voilà une chose dont je devrai me rappeler dans l’année qui vient.


Il faut de bonnes fesses pour être un écrivain
Voilà une deuxième chose dont je devrai me rappeler dans l’année qui vient.

Pourquoi dire que le pénis est un mauvais mot?
Celui-ci parce que je parie qu’en voyant le mot pénis, vous cliquerez sur le lien.

Quand Montréal t’ouvre les bras et te botte le cul
Vous avez été nombreux à ne pas être d’accord avec moi. À me dire que je n’aurais pas dû ignorer ce SDF, même s’il était ivre et agressif.

De la plogue pure au copier/coller… Est-ce que la critique littéraire est morte?
Cet épisode m’a profondément indignée, vous avez été nombreux à vous offusquer et il y a même eu de timides suivis (AEQJ et UNEQ…)


Ce petit rouquin que je n'arrive pas à oublier
Et finalement, vous avez été nombreux à manifester votre empathie pour le petit rouquin. Tout cet intérêt « désintéressé » (dans le bon sens du mot) envers un petit garçon possiblement en détresse, me donne foi en la nature humaine…

mercredi 28 décembre 2011

Un livre est un livre est un livre


D’un côté, cette nouvelle venant d’Amazon: depuis la mi-novembre, la méga-librairie virtuelle vend un million de tablettes Kindle par semaine. Un million. Par semaine. Ça donne combien de milliards de livres numériques vendus? Lus?

De l’autre côté, un illustrissime auteur jeunesse, Maurice Sendak, qui s’insurge contre la « littérature virtuelle » dans une entrevue au Guardian: « Je déteste les livres numériques. C’est comme faire semblant qu’il existe une autre forme de sexualité. Il n’y a PAS d’autre forme de sexualité. Il n’y a PAS d’autre forme de livre. Un livre est un livre est un livre. »

vendredi 23 décembre 2011

Je vous souhaite un Noël vert ou blanc, serein et vivifiant


Vraiment, ils se font désirer cette année les flocons.
Moi je les espère nombreux, en bande ou en rafale, à poser des bisous doux sur vos joues et une nappe blanche sur nos gazons gris.
À défaut de flocons, il reste toujours l’imagination.
Et les livres.
Que votre Noël soit vert ou blanc ou multicolore, je vous le souhaite joyeux, serein et vivifiant.

mercredi 21 décembre 2011

La loterie de la vie


Campagne publicitaire Lottery of life pour l’organisation Save the Children. Cette campagne a été primée, en 2011, par les Nations Unies.


Noël approche et je suis plus consciente que jamais d’avoir gagné à la loterie de la vie.
Née dans un pays riche, dans une famille pas pauvre.
Les études universitaires, la carrière, l’orthodontie pour mes enfants, les voyages annuels, le piano dans le salon, j’ai tout ça.
Non par mérite mais par hasard.


J’ai eu de la chance à la loterie de la vie.
Mais j’aurais tout aussi bien pu naître à Kandahar, à Kinshasa ou à Cap Haïtien.
Je ne pourrai jamais rien faire pour me soustraire au soulagement (immense) et à la culpabilité (incrustée) d’avoir eu de la chance.
À la loterie de la vie.

lundi 19 décembre 2011

Ce petit rouquin que je n’arrive pas à oublier (prise 2) ou « le silence fait mal »


Photo pour la campagne Silence hurts menée par APAV, une organisation portugaise en appui aux victimes.

Vous avez été nombreux à me dire d’agir, alors j’ai agi.

Tout a commencé il y a quelques semaines, avec ce petit garçon de 8-9 ans qui m’a déclaré, en pleine classe, devant tout le monde : « Moi, ma mère a pleuré quand Steve l’a pris par le collet et l’a frappée contre le mur. »

J’en ai parlé ici et vous avez été nombreux à réagir. Des commentaires sur Facebook. Des suggestions sur mon blogue. Et aussi des courriels personnels. Plusieurs enseignantes ont réagi. Aussi un ancien directeur d’école. Des amies auteures. J’ai même eu deux commentaires anonymes, mais constructifs.

Tous, poliment, gentiment, diplomatiquement, vous m’avez dit : agis. Appelle. Fais quelque chose. Enweille. Déguédine.

Je voulais bien appeler à l’école du petit rouquin (culpabilité, quand tu nous démanges) mais j’étais très gênée d’avoir attendu si longtemps pour le faire (trois semaines après ma visite à cette école). Gênée aussi de ne pas connaître le nom de l’enseignante, ce qui m’obligeait à appeler la direction de l’école. Gênée surtout, de ne plus être certaine de savoir dans quelle classe était le petit rouquin. Faut comprendre qu’en une journée d’animation, je vois trois fois des groupes doubles donc six classes et que souvent, les enseignantes me disent bonjour sans se présenter.

Finalement, une amie auteure et enseignante m’a fait une excellente suggestion, qui a été le dernier coup de pied dans le popotin dont j’avais besoin. Cette amie m’a dit : « Vaut mieux crier au loup que de ne rien faire du tout. Appelle le psycho-éducateur ou l’intervenant social de l’école.».

J’ai donc appelé à l’école et on m’a passé la TES. Après lui avoir raconté le commentaire du petit rouquin, j’ai ajouté :
- Je crois, mais je ne suis pas certaine, qu’il est en première année.
- Il est en deuxième année, a répondu la TES. Je connais l’enfant et sa situation familiale.

Bonjour soulagement. Non seulement la TES savait de qui je parlais, mais il y avait réellement un problème et quelqu’un s’en occupait. La TES m’a remerciée d’avoir appelé et m’a indiqué qu’elle ferait un suivi. Par la fermeté de son ton, je savais que je pouvais avoir confiance.

Ce qui m’a fait grand plaisir, dans toute cette histoire, c’est vos réactions. Nombreuses. Inquiètes. Empathiques. Concernées. Pas vrai que l’indifférence règne en reine.

Comme cerise sur le sundae, il y a ce beau commentaire, réconfortant et fortifiant, d’une amie-auteure : « Les écrivains dans les écoles, ça sert aussi à ça... La lecture, ça sert aussi à ça. À donner une voix à ceux que l'on n’entend pas habituellement, à ceux qui ont mal ou peur. »

vendredi 16 décembre 2011

Il y a moyen de rendre le livre invitant, envoûtant, fascinant… irrésistible!

Une étude rendue publique cette semaine indique qu’en Ontario, les enfants savent mieux lire mais aiment moins lire. Selon People for Education, alors que les notes en lecture sont à la hausse dans les résultats des examens provinciaux, la joie de de lire, elle, est à la baisse. En effet, en 1998-1999, 76% des élèves de 3e année aimaient lire et 65% des élèves en 6e. En 2010-2011, seulement la moitié des élèves de ces deux catégories disent avoir du plaisir à lire.

Ciel. Est-ce qu’à trop vouloir rendre les enfants performants, on tue le plaisir de lire?

Pour donner aux enfants le goût de la lecture, il faut créer de l’excitation, de l’anticipation autour du livre. Il faut rendre le livre invitant, envoûtant, fascinant… irrésistible!

En juin dernier, j’ai rencontré une enseignante qui sait rendre la lecture excitante pour les enfants. Et elle le fait magnifiquement. Cette enseignante s’appelle Jacynthe Aubut et elle ne ménage pas son énergie pour insuffler la passion du livre à ses élèves de l’école Madeleine de Roybon, à Kingston. J’ai été invitée à faire des animations à cette école et j’ai pu constater – oh joie! – comment Jacynthe Aubut a su préparer l’avant, le pendant et l’après de cette visite d’auteure.

L’Avant :
Il y a eu la lecture des livres, le présentoir spécial préparé pour l'occasion, le bricolage, l’écriture et les projets spéciaux.




Le Pendant :
Le jour de ma visite, j’ai été accueilli comme une reine. La salle où j’animais était décorée d’une banderole spéciale et des dessins que les élèves avaient créés autour de mes livres.



J’ai même eu droit à des fruits frais et à de la réglisse! (oh délice!). Les élèves connaissaient mes livres, avaient préparé des questions et trépignaient d’excitation.


L’Après :
Après, il y a eu cette affiche, qui montrait en images les moments forts de ma visite à l’école.


Après, il y a eu aussi d’autres lectures et d’autres bricolages, dont celui-ci, hautement original. Cette mouffette en pierre trône maintenant dans ma bibliothèque.


Si je raconte tout ça ici, ce n’est pas pour dire qu’il faut dérouler le tapis rouge quand un auteur se présente dans une école. Non, c’est pour montrer qu’il y a des façons (même peu coûteuses) de rendre la lecture EXCITANTE et d'entraîner les enfants vers la joie incommensurable de la lecture.

Et le mot de la fin, il est pour vous, Jacynthe Aubut : pour votre passion, pour cette énergie inspirante que vous mettez à allumer les étincelles chez les jeunes lecteurs, merci, merci, merci.

mardi 13 décembre 2011

Singes étonnés

J’ai dû être guenon dans une autre vie.
Les singes me fascinent. J’y peux rien.

Devant ces photos de singes étonnés, j’ai cherché une histoire à raconter.
Dans cette histoire que je suis à inventer, il y aura beaucoup de singes étonnés.


Un singe étonné de la beauté de la vie.


Un singe étonné de la cruauté de la vie.


Un singe étonné du goût doux des bananes.


Un singe étonné de s’être fait piquer sa banane.


Un singe étonné qu’une noix de coco ose tomber sur sa tête.


Un singe étonné d’être un macaque alors qu’il aurait voulu être un kookaburra.

dimanche 11 décembre 2011

Un livre complet sur une seule feuille


Un livre complet sur une seule feuille de papier? Ouaipe, ça se peut. Ces livres archi-condensés sont fabriqués par une compagnie britannique nommée Spineless classic. En traduction littérale, ça donne: classiques sans dos ou classiques sans colonne… Hmmm…


Si on m’offrait une de ces affiches/livres pour mon salon, je choisirais « À la recherche du temps perdu » de Proust. Ben quoi, c’est juste 2 400 pages (1,5 millions de mots).

vendredi 9 décembre 2011

Raconte-moi l’Ontario français


Je redécouvre le drame des jumelles Dionne.

Photo: JFowler.

Je tombe en contemplation devant les couleurs du lutin des tourbières.


Je comprends maintenant pourquoi on nous appelle des frogs, nous les Francophones.


Je m’ébahis devant les exploits de ce jeune alpiniste aussi courageux que discipliné.

Voilà ce que j’apprends, et bien plus encore, en écrivant mon tout premier documentaire. Moi qui croyais bien connaître ma province, je ne cesse de découvrir des secrets bien cachés… Raconte-moi l’Ontario français sera publié l’automne prochain aux Éditions l’Interligne.

mercredi 7 décembre 2011

« Si vous écrivez un livre pour faire de l’argent, vous serez déçu »


Il y a cinq ans, Seth Godin, gourou américain du marketing, publiait ses conseils aux écrivains. Il les rappelait récemment sur son blogue. Les conseils (et constats) sont toujours aussi actuels.

Voici ma traduction-maison de quelques-unes de ses suggestions. Pour l’intégrale, c’est ici et ici.

1- N’ayez pas d’attentes élevées. Les auteurs les plus heureux sont ceux qui ont le moins d’attentes.
2- L’édition de livre est un « hobby organisé » et non pas un commerce. Si on pense au temps investi par les auteurs et les éditeurs, le retour sur le rendement est épouvantable. Si vous écrivez un livre pour faire de l’argent, vous serez déçu.
3- La couverture du livre est plus importante que vous pensez. Si la couverture n’était pas importante, vous n’auriez pas besoin d’un livre. Il vous suffirait d’envoyer le texte aux gens par courriel.
4- La promotion efficace d’un livre par un éditeur n’existe pas. Bien sûr, les éditeurs ont fait la promotion de Harry Potter ou de Freakonomics. Mais sur les 75,000 titres publiés l’an dernier aux États-Unis, probablement seulement une centaine d’entre eux ont bénéficié d’une promotion efficace des éditeurs. Cela laisse un grand vide côté promotion, qui doit être rempli par l’auteur.
5- Si vous ne faites pas la promotion de votre livre, personne ne le fera.
6- Le meilleur moment pour commencer la promotion de votre livre, c’est trois ans avant sa sortie. Trois ans pour se bâtir une réputation, de la crédibilité, un blogue, un réseau de supporters.
7- Conseil aux auteurs: méfiez-vous toujours des conseils gratuits. Ils valent ce qu’ils ont coûté.

lundi 5 décembre 2011

Ce petit rouquin que je n’arrive pas à oublier…


Dans une école, il y a quelques semaines, les enfants me demandent comment j’ai eu l’idée d’écrire Mon papa ne pleure pas. Je leur raconte. Puis je leur demande : Combien ont déjà vu leur papa pleurer?

Les réponses fusent dans un beau désordre.
Moi!
Pas moi!
Moi j’ai vu ma maman pleurer!
Moi mon frère pleure tout l’temps!


Puis un petit rouquin lève la main et dit : Moi, ma mère a pleuré quand Steve l’a pris par le collet et l’a frappée contre le mur.

Minute blanche. Silence. Je regarde l’enseignante, espérant qu’elle me souffle une réponse. Non, rien. Est-ce mon imagination ou elle évite mon regard?

Plusieurs autres élèves ont les mains levées, veulent donner leurs commentaires ou poser leurs questions. Je me tourne vers eux, sans répondre au petit rouquin. Bonjour la lâcheté.

Puis la cloche sonne, les enfants réclament des signets autographiés, il y a le livre à faire tirer, celui-ci veut me montrer son dessin, celle-là veut me raconter l’histoire qu’elle a inventée avec sa meilleure amie… Bref, dans la bousculade du départ, j’oublie le petit rouquin. « J’oublie » aussi de parler de sa déclaration à l’enseignante. Rebonjour la lâcheté.

Ça s’est passé il y a quelques semaines mais je n’oublie pas le petit rouquin.
A-t-il besoin d’aide?
Sa maman a-t-elle besoin d’aide?
Est-ce un « cas » qu’il faudrait rapporter?
Faut-il intervenir pour prévenir?

Mais il y la crainte d’avoir l’air ridicule ou de passer pour une fouineuse.
Sans compter ces phrases toutes faites qui remontent si facilement à la surface:
« Mêle-toi de tes affaires. »
« C’est-pas-ta-djob-de-t’occuper-de-ça »
« L’enseignante va sûrement y voir ».
C'est qu'elles viennent vite les excuses pour se défiler…

Je rêve d’un géographe qui créerait une carte détaillée, avec des bornes clairement délimitées, qui indiquent à quel moment il faut franchir la frontière de l’abstention pour aller du côté de l’engagement.

jeudi 1 décembre 2011

Fabuleuses étincelles de la lecture à voix haute


Tableau: Brian Kershisnik

Voici deux anecdotes tirées du livre Reading Magic. Why Reading Aloud to our Children will change their lives forever, de l’auteure australienne Mem Fox.

Anecdote 1:
Une directrice d’école primaire, à San Diego, est tellement convaincue de l’importance de la lecture à voix haute qu'à chaque vendredi après-midi, elle lit à voix haute à tous les élèves de l’école.

Anecdote 2 :
Un directeur du New Hampshire entre dans une classe pour évaluer une enseignante. Cette dernière est en train de lire à voix haute à ses élèves. Le directeur lui chuchote: « Je reviendrai quand tu seras en train d’enseigner. »

Et Mem Fox de dire : «La passion pour la lecture est créée par les étincelles émotives entre un enfant, un livre et la personne qui lit.»

mardi 29 novembre 2011

L’écran est-il le clou dans le cercueil de la lecture?



Pessimiste, l’écrivain Philip Roth estime que le monde de demain sera un monde sans lecteurs. «Le roman ne disparaîtra pas. Ce qui a déjà a commencé à disparaître, ce sont les lecteurs », disait-il à un journaliste du Globe and Mail.

Roth blâme le pouvoir hypnotique des écrans. Écrans de cinéma et de télévisions. Et les écrans d’ordinateurs surtout, qui sont le clou dans le cercueil de la lecture.

Récemment, je me pointe dans une école pour faire des animations sur le métier d’auteure. Avant de commencer ma présentation, je demande à l’enseignante : « Est-ce que vos élèves ont lu un de mes livres?" (J'en ai publié plus de 25, pour tous les âges, certains de mes bouquins ayant 800 mots et d'autres, 200 pages...) Et l’enseignante de répondre : « On n’a pas eu le temps d’en lire un. Mais on a regardé toutes les pages couvertures de vos livres sur votre site web. »

Roth a-t-il raison?
L’écran est-il le clou dans le cercueil de la lecture?

dimanche 27 novembre 2011

Je veux aller bouquiner en Chine!

J’ai un beauf qui n’a rien d’un beauf. En fait, mon beau-frère est un immense cœur sur deux pattes, la générosité incarnée.

Mon beau-frère a su, je ne sais trop comment, que je m’intéressais aux livres. Il m’a donc envoyé cette série de photos qu'il a prises des librairies en Chine. Ma sœur et lui vivent à Guangzhou une fascinante année sabbatique. Ce qui permet à mon beau-frère d'y tenir un blogue aussi instructif que rigolo.

Super-méga-géante-librairie
Librairie de cinq étages, près d’une station de métro. Au 4e étage se trouve un magasin appelé «New Page», où les livres en anglais se vendent moins cher qu’au Canada.


Librairie ambulante
Il n’a pas froid aux yeux ce libraire à bicyclette, pour oser s’arrêter en plein milieu d’un boulevard à TROIS voies! Et il réussit à y vendre des livres! Ce doit être ça l’amour fou pour la lecture.



Apprendre la langue des gros nez
Dans l’inventaire de ce libraire ambulant, pas de Petit livre rouge mais beaucoup de livres en anglais pour les enfants. Mon beau-frère m'écrit que les parents chinois poussent beaucoup leurs enfants à apprendre l’anglais. C’est Mao qui doit se retourner dans sa tombe…



Librairie libre-service
Idéale pour lecteurs boulimiques ou insomniaques, voici la librairie libre-service, ouverte 24 heures sur 24. Pourquoi on n’en a pas au Canada?

jeudi 24 novembre 2011

Le verbe puer en espagnol


Je sais maintenant comment on dit le verbe puer en espagnol! Après avoir gagné le Prix des abonnés de la Ville de Québec en mars 2011, Mon papa ne pue pas a été sélectionné par le Ministère de l’Éducation du Mexique et fera partie de la Sélection BAULA 2011. (Bibliotecas escolares y de Aula).

Le programme Sélection BAULA offre des livres aux écoles défavorisées du Mexique. Plus de 80 000 exemplaires de Mon papa ne pue pas seront donc distribués gratuitement dans les écoles, via ce service gouvernemental d'alphabétisation. Comme disait si bien mon infatigable éditrice chez Isatis: « On rêve d'avoir de semblables tirages ici... »

mardi 22 novembre 2011

Impressions du Salon ou bric-à-brac en vrac...


Quelques impressions éparses du Salon du livre...
D’où le bric-à-brac
En vrac.

Apprécié : mon souper à la table des Bibliothèques publiques de Montréal, lors de la Soirée du livre en fête. C’est qu’ils sont passionnés ces bibliothécaires, avec de la vision à revendre. Et ils travaillent fort pour influencer (améliorer) le paysage de la lecture au Québec. Avec sa verve et son sens de l’humour pas piqué des vers, ce bibliothécaire aux cheveux longs m’a fait m’esclaffer plus d’une fois…

Appris : que certains éditeurs payent leurs auteurs pour faire des séances de signature! Saperlipopette! Les auteurs devraient se mobiliser (on peut toujours rêver…) et monter au front comme un seul homme (ben quoi, le rêve n’est pas interdit…) pour que cette pratique soit généralisée (une chimère vous dites?)

Rigolé : avec un illustrateur qui ne cesse de m’épater par ses cocasseries et ce cœur immense qu’il porte sur la manche. Pas étonnant que Philippe Béha ait l’effet d’un électro-aimant dans une foule : sa personnalité est aussi lumineuse que ses dessins.

Constaté : l’inquiétude des gens du milieu du livre. Éditeurs et distributeurs et auteurs. Les livres ne coûtent pas moins cher à produire, mais le marché semble rétrécir à vue d’œil et les profits dégringolent… Dé yousque ça s’en va tout ça? That is the question.


Admiré : la générosité de Geneviève Després. Alors que je signe un signet en trois secondes, elle met du temps, de l’énergie et de la patience à dessiner sa signature. Bien contente d’avoir pu placoter avec elle, puisqu’elle va illustrer prochainement un de mes albums chez Imagine.





Appris : une nouvelle expression : livres résistants. De la bouche de la belle Élaine Turgeon, la très dévouée présidente de Communication Jeunesse qui était aussi cette année une des invitées d’honneur du Salon. Élaine travaille présentement sur son doctorat en didactique du français et s’intéresse aux livres résistants.

Pour emprunter le jeu de mot à Marie B. de Gallimard, « le livre résistant ne se livre pas facilement. » Les livres résistants sont mystérieux, intrigants, donnent à réfléchir, demandent un effort et aident l’enfant à passer du « pouvoir lire » au « savoir lire ». Pour une définition complète, passez par ici.

Sursauté : quand un illustrateur a déclaré qu’il pouvait écrire un album en deux jours mais qu’il lui fallait plus de deux mois pour l’illustrer. Sa remarque désinvolte a aussi estomaqué d’autres auteurs. Décidément, l’album reste un genre bien incompris et honteusement sous-estimé….

Enchantée : de savoir que mon éditrice la plus engagée est intéressée par l’idée que je lui ai présentée pour mon nouvel album. Même en me dépêchant, il me faudra plus de deux jours pour l'écrire… Et je rêve d’en faire un livre résistant…

Ravie : d’avoir trouvé au Salon une enseignante de l’est de l’Ontario pour tester le manuscrit de mon abécédaire franco-ontarien avec ses élèves. En plus d’enseigner, elle écrit et publie. Et avec tout ça, pétillante et animée de rêves ardents.

Manqué : de temps pour jaser avec mon neveu qui m’a si gentiment cédé son lit pour deux jours.

Oublié: le pot de gelée de pissenlit offert par ma sœur si accueillante. Même si le beau-frère y a plongé le doigt, je l’aurais quand même terminé cette gelée.


Savouré : une pause oasis, dans un bar du Hilton haut perché, avec une amie auteure, à échanger des potins, à parler de tout et de rien, à nous plaindre de la difficulté d’écrire et du temps qui manque toujours à l’appel et de nos enfants qui vieillissent... C’est ça aussi un Salon du livre : le plaisir tonique et nourrissant d’échanger avec d’autres écrivains.

Regretté : de ne pas avoir pu placoter plus longuement avec tous ces gens qui se sont pointés à mon stand…. Geneviève, Annie, Olivier, Julie, on se reprendra…

Étonnée : de voir que cette année le Salon m’a donné de l’élan. Alors que souvent, je sors des salons du livre complètement drainée, écrasée par le poids de ces milliers de livres accumulés, cette fois, j’ai quitté Montréal avec le goût d’écrire. Je vais m’y mettre de ce pas.

dimanche 20 novembre 2011

Livre lit


Photos de l’artiste Yusuke Suzuki.

De retour d’une virée intense au Salon du livre de Montréal.
Tête très pleine. Trop pleine.
Vive envie de dormir longtemps et profondément.


Dommage que je n’ai pas de livre lit.
J’y dormirais d'un sommeil fécond et foisonnant...

jeudi 17 novembre 2011

Les écrivains ne mordent pas


Si vous vous promenez au Salon du livre de Montréal ce weekend et que vous voyez un écrivain qui a l'air de se sentir un peu seul à sa table (chose fréquente, malheureusement), n'ayez pas peur d'allez lui faire un brin de jasette. Les écrivains mordent parfois leur stylo, mais jamais un lecteur potentiel.

Vous comptez faire un saut au Salon ce weekend? Je serais ravie de vous serrer la pince. Pour mon horaire de séances de signature cliquez ici.

mardi 15 novembre 2011

Que sera sera


Publier un livre peut générer des attentes crève-cœur. Surtout au début. Un éditeur vient tout juste d’accepter notre manuscrit qu’on se voit déjà trôner au sommet de la liste des best-sellers, étrenner sa robe griffée à « Tout le monde en jase » et signer sur l’avant-bras des fans de la vitre baissée d’une limousine blanche…

Pour avoir navigué un peu dans ces eaux, je sais maintenant que pour survivre dans la jungle de l’édition, il faut savoir gérer ses attentes. Sinon, on s’effondre sous le poids de la déception. Ouaipe, ces fameuses attentes…

Seth Godin, gourou américain du marketing, publiait récemment un billet intéressant sur le paradoxe des attentes.

D’un côté, les attentes élevées mènent inévitablement au désappointement. Mais les attentes trop basses ne favorisent pas l’effort. Et Godin de dire : si on essayait plutôt de ne pas avoir d’attentes? En d’autres mots : on fournit un effort intense mais sans attendre rien en retour, en acceptant sereinement qu’on n’a pas de contrôle sur les retombées de notre effort. Pas très sexy, concède Godin, mais cette forme de discipline pourrait bien être ce qui distingue les amateurs des professionnels.

Donc, si je résume : écrire pour le pur plaisir d’écrire et ne pas attendre sa satisfaction de l’Après (c’est-à-dire la publication, les ventes et tout ce qui s’ensuit).
Donner le meilleur de soi-même dans l’écriture et se dire pour la suite: advienne que pourra.
À la Grâce de Dieu.
Inch'Allah.
Que sera sera.