jeudi 5 août 2010

Œuvres d’art vivantes


(Photos: Neale MacMillan)

Il y a quelques années, j’ai fais des tonnes et des tonnes de recherches sur les bonsaïs, pour ce roman.

Ces arbres miniatures me fascinent.
Pour leur côté lilliputien
Pour leur grand âge.
Pour l’harmonie de leur forme.

J’ai donc sautillé de joie en voyant ces bonsaïs naturels sur l’île de Naxos, en Grèce.
Nous étions pratiquement au sommet du Mont Zeus, à 1000 mètres d’altitude.
Ce qui veut dire: du temps plus froid, beaucoup de vent et de pluie, le pic de la montagne accrochant les nuages de passage.
Ce qui veut dire des conditions difficiles mais idéales pour la formation de bonsaïs naturels.

J’aurais tellement voulu les dessiner, ces troncs sculptés par le temps et le vent.
Depuis combien de décennies s’accrochaient-ils ainsi à la rocaille?


Je me suis sentie très humble devant ces œuvres d’art vivantes.
J’ai admiré leur beauté.
J’ai admiré leur résilience.
Je leur ai même un peu envié cette résilience.

mardi 3 août 2010

Qu’est-ce qui fait courir la gourmande? Le dessert!


(Photo: Neale MacMillan)

J’étais fatiguée, la journée avait été belle mais longue, gorgée de soleil, bourrée de petites aventures, d’amusantes découvertes et couronnée d’une randonnée costaude. Il était 21h30 et je dormais assise dans ma chaise au resto (qu’ils mangent tard ces Grecs!). Nous avions bien vidé nos assiettes et nous attendions l’addition. J’ai dis à ma famille: « Je n’en peux plus, je vais me coucher.»

J’ai donc quitté ce resto familial, planté sur la place centrale d’un petit village perdu du Mont Pelion, pour retourner à notre hôtel. Mais je n’avais pas fait dix pas que mon chum se lève sur la terrasse, me faisant de grands signes avec les bras de revenir.
Je n’ai compris qu’un seul mot : dessert.
Hé oui, la sympathique proprio (à qui nous parlions par signes) nous offrait le dessert.
Il n’en fallait pas plus pour me faire revenir au petit trot et au grand galop.
Et comme j’ai bien fait de revenir.

Notre dessert: une grande assiette de yogourt nature, épais et velouté, ni surette ni sucré.
Une nappe crémeuse recouverte de quatre énormes fraises, dégoulinantes de jus sucré.
Simple comme tout.
Sublissime au goût.

lundi 2 août 2010

Romanesque ou ennuyante?



Elles sont sorties de nulle part, déboulant sur la route comme des chiens dans un jeu de quilles.
Comme un éléphant dans une boutique de porcelaine.
Comme des chèvres sur une autoroute.

Mignonnes comme tout, les chèvres.
Drolatiques avec leurs yeux globuleux et leur air éberlué.
J’avais envie de leur tirer la barbichette.


Mais ce sont les bergers que j’ai zieutés le plus longtemps que j’ai pu.
Un vieux et un jeune. Peut-être un grand-père et son petit-fils.
Comme ils nous zieutaient aussi, je n’ai pas osé prendre leur photo.

De par leur métier, leurs vêtements, ces deux bergers me semblaient tout droit sortis d’une autre époque. J’aurais voulu les suivre. Voir leur maison. Où ils dorment. Ce qu’ils mangent. Savoir à quoi ils occupent leurs pensées pendant leurs longues journées à arpenter les montagnes isolées et escarpées. À quoi ils rêvent.

Leur vie me semblait si anachronique, si sereine et romanesque.
Mais peut-être que pour eux, cette routine pastorale est cruellement lente et ennuyante.
Va savoir.