jeudi 15 avril 2010

Une simple corde peut faire des merveilles


Si je dis corde à linge, vous voyez quoi? Une simple ficelle pour faire sécher des fringues? Détrompez-vous! Porteuse de fabuleuses possibilités, la corde à linge peut aussi titiller, mystifier, charmer et éduquer les enfants. Guylaine Robichaud en a fait une démonstration éclatante avec sa classe de 2/3e année de l’école Avalon, à Orléans.

Tout d’abord, elle a leur a lu La corde à linge magique. L’enseignante a ensuite transformé une simple enveloppe, en la recouvrant d’un beau papier bien doré.

Puis elle a acheté une corde à linge rétractable (environ 20$) que le concierge a installé après les heures de classe.

En arrivant à l’école le lundi matin, les élèves ont trouvé cette corde à linge traversant le ciel de la classe. Sur cette corde se balançait une enveloppe dorée. Les questions ont fusé:
- Pourquoi cette corde à linge en classe?
- Qui avaient bien pu installer cette corde?
- Qui avait accroché l’enveloppe?
- Que contenait l’enveloppe?

Pour entretenir leur curiosité, l’enseignante a joué l’innocente.
Les élèves ont décroché l’enveloppe.
Ils y ont trouvé l’un des plus beaux trésors du monde.
Des MOTS.
Et ils ont joué avec ces mots.
Et ils ont fabriqué des phrases.
Et ils se sont follement amusés.
Le plus beau dans tout ça?
C’est qu’ils ont voulu recommencer!


Chaque matin, la corde à linge apportait donc son lot de nouveaux mots, incitant les élèves à se lancer dans ce palpitant casse-tête.
Et ainsi de suite, pendant plusieurs jours.
Jusqu’au jeudi avant Pâques, où les élèves ont trouvé un superbe sac doré, accroché à leur corde préférée.

Surprise, surprise, le sac contenait ceci et aussi cela, puisqu’il en est question ici.
La corde à linge a été si populaire, si utile et si riche en explorations que Guylaine Robichaud a décidé de garder la dite corde dans sa classe. D’autant plus que la corde à linge est rétractable, ce qui la rend facile à faire disparaître, sans avoir à la décrocher du mur.

L’enseignante s’en servira pour :
- faire sécher ou afficher les dessins de ses élèves
- créer de nouveaux jeux de mots à reconstituer
- afficher des pages couvertures de livres pour éveiller la curiosité et stimuler le goût de lire
- toute autre surprise concoctée par son imagination délirante.

Et voilà ce qu’une enseignante avec un corde, quelques sous et beaucoup de créativité peut faire pour donner aux enfants le goût non seulement d’ouvrir un livre, mais d’en réclamer d’autres, encore et encore.

mardi 13 avril 2010

Mathilde Touche-à-tout



C'est le genre d'illustration qui fait rêver. Le genre d'illustration qu'on veut accrocher près de son lit, pour s'endormir en beauté et en fantaisie...

Quand j’ai montré à ma vieille chum cette illustration, ma préférée d’entres toutes, je me suis exclamée: "Quelle fabuleuse idée que d'aller percher des pingouins dans la lune!»

Et ma veille chum de s’écrier sur un ton de reproche: «Des manchots Andrée! C’est pas des pingouins mais des manchots! »

J’étais trop fière pet pour afficher mon ignorance et avouer que je ne savais pas la différence entre un pingouin et un manchot.

Entéka, avez-vous déjà vu manchot plus adorabilissime que celui de Marie-Ève Tremblay, dans Mathilde Touche-à-tout?

Pauvre Mathilde, elle voudrait tellement toucher le soleil, la lune, l’arc-en-ciel. Mais tout est trop chaud ou trop haut ou trop loin…
Et le vent lui?
Se laissera-t-il apprivoiser?
Pour savoir la réponse, c’est ici.

dimanche 11 avril 2010

Frustration et jubilation



Un salon du livre suscite chez moi (et je soupçonne chez bien des auteurs), un maelstrom d’émotions et d’impressions. En voici quelques unes, encore toutes chaudes de mon passage au Salon du livre de Québec:

Admiration
J’ai observé la foule qui s’alignait sagement devant le stand de Dany Laferrière. Ses fans (surtout des femmes) demandait à se faire prendre en photo avec lui. L’auteur jouait le jeu, patient et souriant. Devant l’admiration de ces fans (ces femmes), j’ai pensé à Hollywood et aux cris d’excitation des groupies quand elles aperçoivent leur vedette préférée. Et ça m’a réjoui de penser qu’un auteur, que des mots, que des livres, puissent aussi susciter ce genre d’enthousiasme dans le public.

Frustration
Quand j’ai fais quatre séances de signature chez 4 éditeurs différents, (cinq heures en tout) et que j’ai vendu un nombre minime (très minime…) de livres. Combien de livres est-ce que je devrai publier (j’ai 22 publications à ce jour) et combien d’années devrais-je trimer dans la jungle de l’édition avant qu’un peu plus de lecteurs viennent à moi?

Jubilation
J’ai jubilé quand un conseiller pédagogique (gentil, charmant, perspicace et adorable) a acheté 15 copies de mon album pour le distribuer dans les écoles où il travaille.

Stimulation
J’ai échangé avec mon éditrice et une directrice littéraire pour explorer de nouveaux projets. Des conversations qui déclenchent un petit tourbillon d’idées et me donnent des démangeaisons dans les doigts (qui appellent le clavier).

Plaisir
Celui de casser la croûte, en face à face, de visu et de vive voix avec une blogueuse que je ne connaissais que virtuellement. Et de constater qu’en personne, elle est aussi généreuse et chaleureuse que sur son blogue.

Exultation
Quand une jeune lectrice de 15 ans, vibrante et candide, arrive à mon stand avec mon tout nouveau roman déjà écorné, pour me dire qu’elle l’a lu pendant l’un de ses cours en le cachant sous un autre livre et qu’elle a pleuré en lisant la fin.

Rires
J’ai bien rigolé en séance de signature chez Bayard, à écouter les réactions des gens devant mon album Pipi dehors. Quand je posais la question aux garçons : "Est-ce que ça t’arrive de faire pipi dehors?" tous me répondaient très vite : Non! Quand je posais la même question aux papas, ils répondaient fièrement : Ben oui!
Un monsieur aux tempes grisonnantes m’a même confié que par les nuits claires et chaudes, il aimait sortir dehors vider sa vessie, ce qui lui permettait d’admirer les étoiles.

Hors-les-murs du Salon du livre…
Mes dernières émotions, je les ai vécues ce weekend hors les murs du Salon du livre de Québec… En me baladant sur la rue St-Jean, j’ai fais du lèche-vitrine devant la librairie Pantoute et j’ai vu, oh joie! un pissenlit familier.
Et dans l’autobus qui me ramenait de Québec en Outaouais, j’ai vu, dans les champs bordant l’autoroute, les premiers pissenlits du printemps!