vendredi 16 octobre 2009

Je t’aide, tu m’aides



Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la faim.
Triste rappel sur une des statistiques les plus honteuses du 21e siècle: un milliard de personnes sont sous-alimentées.
Jamais autant d'êtres humains n'ont souffert de la faim sur la planète.

Miriam Makeba, la célèbrissime « Mama Africa », a été ambassadrice pour les Nations- Unies.
Elle a dédié une de ses chansons, Masakahane, à la FAO.
Masakahane veut dire: «I help you, you help me ».
En cette Journée mondiale de l’alimentation, voici quelques images et chansons émouvantes d’une grande voix pour les « sans voix »…

jeudi 15 octobre 2009

Je l'avoue, je suis une groupie


Je ne pensais pas avoir l’étoffe d’une groupie ni les réflexes d’une «fan» qui pousse des petits cris d’excitation en voyant l’objet de son adulation... Hé ben, il semble que oui.

Le weekend dernier,dans la Grosse Pomme, j’ai entraîné mes trois sœurs à la Bibliothèque publique de New York. Officiellement, pour admirer la beauté de cet édifice construit au début du siècle. Officieusement, c’était dans l’espoir d’apercevoir l’une de mes blogueuses préférées, du nom de Betsy Bird.

Plantée sur la prestigieuse Fifth Avenue, la New York Public Library (NYPL) est l'une des plus importantes bibliothèques américaines. Ce superbe édifice est gardé par deux célèbres lions, qui durant la Grande Dépression, ont été surnommés «courage » et « patience » par le maire de l’époque.


(Assez grandiose comme salle de lecture non?)

Mais revenons à Betsy Bird. Spécialisée en littérature jeunesse, cette jeune dame est à la fine pointe de tout ce qui se publie, se discute ou se trame dans le milieu effervescent de l’édition jeunesse aux États-Unis. Mais aussi, mais surtout, c’est une des meilleures critiques littéraires que j’aie jamais lue. Elle te décortique un livre, dans toutes ses forces et faiblesses, avec la minutie d’un coroner menant une autopsie. Elle analyse tout: personnages, intrigue, rythme, musicalité, originalité, pertinence sociale, etc. Elle le fait avec respect, enthousiasme, humour et émotion. Lire sa critique d’un album, c’est en soi un cours d’écriture. Et neuf fois sur dix, elle me donne envie de courir acheter le livre dont elle vient de parler.

Donc, je me pointe avec mes sœurs à la salle jeunesse de la NYPL, où Betsy Bird travaille. Pour avoir vu des photos d’elle sur son blogue, je savais de quoi elle avait l’air. Mais quand je l’ai vue derrière le comptoir du prêt, j’ai chuchoté à mes sœurs: «C’est elle! C’est elle!», aussi excitée qu’une enfant de trois ans devant le Père Noël.

J’hésitais à l’aborder. Je ne voulais pas la déranger. J’avais vaguement envie de lui dire que je la lisais fidèlement, que j’admirais son énergie, son talent et son engagement de blogueuse, mais une certaine pudeur me retenait... Je ne voulais pas avoir l’air groupie.

Je tergiversais sur place quand l’une des mes sœurs, faisant fi de mes hésitations, s’avance vers Betsy Bird et lui annonce que je suis une de ses fans. Je ne pouvais plus reculer…

Après lui avoir parlé pendant quelques minutes, j’ai compris pourquoi j’avais hésité à l’aborder. La peur d’être déçue. Serait-elle aussi charmante en personne qu’elle l’était par écrit?

Mais je n’ai pas été désappointée! Pas une miette! Elle était exactement comme je l’imaginais. Fidèle à l’image projetée sur son blogue. Pétillante, modeste, énergique, intéressée et intéressante.

En repartant, j’étais enchantée d’avoir osé lui parler et encore un peu gênée d’avoir eu l’air groupie. L’une de mes sœurs m’a dit : «Elle va rentrer chez elle ce soir et raconter, toute excitée, à son mari, qu’un de ses fans est passée la saluer à son travail. »

Et j’ai pensé : Mais oui, ma sœur a tout à fait raison (je l’entends d’ici s’écrier : j’ai toujours raison!!!). Si quelqu’un faisait un détour pour me féliciter pour mon blogue, je ne penserais pas: «quelle groupie»… J’aurais plutôt une petite bouffée de satisfaction, le plaisir de savoir que quelqu’un apprécie ces mots que je lance dans le gouffre de la blogosphère…

lundi 12 octobre 2009

Une poignée de poussière dans la main


Photo: David Iliff.

Je reviens d’une brève virée à New York avec mes trois sœurs. Un long weekend TROP. Trois jours où j’ai trop ri, trop bu et trop mangé. Un weekend trop délicieux, trop fabuleux, trop merveilleux.

Nous avons pleinement profité des attraits de la Grosse Pomme.
Nous avons rigolé jusqu’en haut de l’Empire State Building.
Nous nous sommes empiffrées de pretzel sur Time Square.
Nous avons placoté comme des pies joyeuses en ballade dans Central Park.
Nous avons applaudi comme des gamines énervées à la fin de notre comédie musicale sur Broadway.
Nous avons souri de toutes nos dents pour la photo classique avec la statue de la Liberté en arrière-plan.

Mais il y a un avant-midi où nous n’avons pas rigolé.
Ni placoté.
Ni plaisanté.
C’était notre avant-midi à Ground Zero.

Ground Zero. Depuis le fatidique 11 septembre 2001, c’est par cette expression hautement symbolique qu’on désigne l’emplacement du World Trade Center, symbole par excellence de la puissance américaine.

Ground Zero. Le terme indique l'endroit précis sur le sol où a lieu une explosion.

Ground Zero. Le mot évoquera toujours dans mon esprit cette image terrifiante d’un avion fonçant dans ces tours jumelles qui faisaient la fierté de New York. Attentat qui constitue d’ailleurs l’une des tragédies les plus documentées et les plus visionnées de l’Histoire.

La visite guidée du site est donnée par des bénévoles, des gens qui étaient présents au World Trade Center avant, pendant ou après l’attaque terroriste d’Al Quaïda. L’un de nos guides a raconté, brièvement, sans dramatiser, comment il avait réussi à sortir d’une des tours cinq minutes avant qu’elle ne s’effondre.

Une touriste a demandé au guide: « Combien de personnes se sont jetées en bas des tours en feu? » J’ai eu beau tourner et retourner cette question dans tous les sens, je n’ai pas compris pourquoi elle avait été posée. Maquillé ou pas, subtil ou non, le voyeurisme ne sera jamais élégant.

Dans le musée consacré à la mémoire des victimes (près de 3 000), des boîtes de Kleenex sont disposées sur les bancs. Samedi matin, sous un soleil radieux, les gens visitaient l’exposition en silence, avec des visages graves et des regards émus. Chez certains, les larmes coulaient librement.

J’ai lu et relu ce court témoignage d’une femme de pompier, quelques lignes tracées sur un carton. Le matin du 11 septembre 2001, cette femme savait que son mari était monté dans l’une des tours afin de tenter d’évacuer les gens. Quand la tour s’est écroulée, la femme a pris une poignée de poussière dans sa main. Puis elle s’est dit: «Mon mari est dans cette poussière.»